Marie Bashkirtseff

ou la passion de survivre


MB 1877




Sa courte vie fut une tension vers un seul but : ne pas mourir sans avoir créé quelque chose qui lui apporterait la gloire et l'immortalité. Elle laissa des tableaux, des dessins, des sculptures exposés désormais dans les plus grands musées internationaux. Mais elle a surtout produit un journal intime qui lui apporta la gloire posthume, dès sa parution fragmentée, en 1887, deux ans après sa mort. 

Marie Bashkirtseff a cumulé tous les éléments qui font qu'un être devient légendaire : la beauté, des talents multiples, et une mort prématurée au terme d'une vie fulgurante, magnifique et tragique. Née en 1858 dans la petite noblesse d'Ukraine, elle mena une existence cosmopolite avant de se fixer à Nice, puis à Paris.

Depuis l'enfance, un ambition l'obsédait : devenir célèbre. "Un jour viendra où, par toute la terre, mon nom s'entendra à l'égard du tonnerre" affirma-t-elle.

Elle était douée pour tout. A 16 ans, elle parlait cinq langues et lisait le latin, le grec. La philosophie, la littérature, les arts, mais aussi les sciences, la passionnaient. Elle peignait, sculptait, jouait de plusieurs instruments.

Mais tous les dons, tous les projets de Marie Bashkirtseff furent systématiquement contrariés. Elle voulut être une grande cantatrice, mais la phtisie brisa sa voix exceptionnelle de mezzo-soprano et attaqua son ouïe ; elle tenta de devenir un grand peintre, un grand sculpteur, mais la mort empêcha son talent d'arriver à maturité.

Cependant, elle laissa un journal intime à son image : lucide, exalté, fougueux, courageux. Dès l'âge de 12 ans, Marie Bashkirtseff s'était jurée qu'on lirait ses écrits après sa mort. Pari tenu. Depuis plus d'un siècle, on ne cesse de se passionner pour cette oeuvre pleine de tumulte et d'audace. Celle d'une femme haute en couleurs, un éblouissant météore.